Bienvenue dans mon vrac.

Vous y trouverez des textes variés : Grandeur Nature, atelier d'écriture, poèmes ou autres : aventures et histoires.

En vous souhaitant de prendre autant de plaisir à les lire que j'en ai eu à les écrire.

jeudi 7 mars 2019

Word war 07 03 18h

18h Tirage de mots : tapis portable guillotine

Jean bernard de la trofière avait été jugé et condamné par le tribunal populaire pour le crime d’être né noble. Sa faute avait été reconnue et son appel rejeté. Son cou serait tranché, bientôt, à l’aube.
Quel jour ? Il ne le saurait qu’au dernier moment. Dans son cachot humide, jean bernard attendait, regardant les jours passer lentement et les nuits s’éterniser. Derrière la lourde porte, les gardes se moquaient et lui promettaient une diminution de taille prompte et efficace, sans douleur aucune ou presque. Lui prit l’habitude de leur répondre que cela importait peu, mais que l’absence de confort était le pire des manques de respect pour un condamné à mort. Quelle honte pour la république que de trancher ainsi un cou alors que l’on a fait subir tant de désagréments différents auparavant.
Les gardes rirent de lui, mais pas le prêtre convoqué pour les derniers sacrements. Il écouta longtemps Jean Bernard se plaindre de ce que sa condition de noble était ainsi méprisée. Il demanda qu’on lui fournisse de bonnes doublures de pantalons pour que ses genoux ne s’abîment point. On les lui refusa. Il fit alors déposer plainte auprès du procureur général qui reconnut que cela ferait mauvais effet auprès de tous les pays du monde de ne pas accéder à cette dernière requête.
Seulement les pantalons étaient mal vus en cette époque de sans culotte. On demanda donc s’il ne préférait pas un autre procédé tout aussi agréable à ses genoux.
C’est ainsi qu’il se fit livrer un beau tapis persan de deux mètres de long sur un de large. Ce tapis aux dessins colorés ; arabesques et fleurs lui venait d’un ami connu par-delà la méditerranée. Il lui avait offert en remerciement d’une aide inespérée un jour de grand danger.
Jean robert remercia pour le tapis et en prit grand soin. Il ne l’étala pas dans sa cellule sale. Au contraire, il le roula et le garda bien roit, le plus propre possible. Les gardes se moquaient de lui lui disant qu’il ferait mieux de profiter de chaque instant plutôt que d’attendre le dernier moment. Lui rétorquait qu’ils ne savaient pas de quoi ils causaient, qu’ils étaient bien trop rûstres pour comprendre l’importance de ce dernier moment.
Arriva le matin final, celui ou jean robert devait être tranché. Il s’avança lentement jusqu’à l’échafaud, son tapis sous le bras. Les gardes se moquèrent au début et puis se turent devant le calme et le courage que jean robert affichait. Il déroula le tapis sur le banc de la guillotine et s’assit dessus. Le tapis s’éleva sous les regards ébahis et jean robert s’enfuit. C’était un tapis volant que jean robert avait reçu en cadeau. Depuis, plus jamais on ne laissa qui que ce soit apporter un objet pour son exécution, même pas un téléphone portable, comme quoi l’histoire avait marqué longtemps.

Word war 07 03 17h

Tirage de mots : faire hippodrome grassouillet.

Comment faire quand on est un ane gourmand pour participer à la grande course de steeple chase ? Quelle tristesse de ne pouvoir la faire.

Tout commença l’année dernière lorsque je fus conduit pour un referrage de mes sabots avants. Nous étions tous, anes et chevaux, alignés devant le maréchal ferrand qui nous ressemelait de fer les pattes. À mon côté, idéal du gazon se pavanait fièrement, évoquant ses victoires à répétition. Je lui aurais bien mis un coup de sabot pour lui apprendre à vivre, mais il aurait fallu que nous ne fussions pas alignés.
De retour dans mon pré, j’en causais avec les vaches du champ voisin qui me confirmèrent avoir vu ces beaux racés supérieurs courir de leur noble allure, plus vite que le vent. Non, je ne ressentis aucun jalousie, voyons, mais de cet instant naquit mon envie de courir aussi et de devenir le centre de l’attention de tous les visiteurs des hippodromes de France et d’ailleurs. Je ne me faisais pas d’illusion pour autant.
D’avoir toujours profité de la vie sans jamais m’adonner au sport n’était pas une bonne disposition. Alors, vaillamment, je me refis l’intégrale des rocky, donnant un coup de sabot à chaque coup de poing et ruant violemment quand il tombait à terre. Je pris alors l’habitude de courir le long de mon pré, appelant un cheval voisin pour m’accompagner. Lui n’avait rien d’un champion, mais il avait l’expérience des anciens et me poussait à me dépasser autant qu’apollo creed. Il me fit remarquer que si mon cœur était fort et mon corps gagnait chaque jour en puissance, il me manquait les techniques qui me permettraient de vaincre les meilleurs.
Nous regardâmes alors l’intégrale de karaté kid et il dut me retenir pour que je ne grimpe pas en haut d’un des poteaux du pré pour tenter de chopper une mouette. Je savais maintenant sauter de côté, regimber et même faire la double ruade qui pouvait satelliser le plus récalcitrant des chevaucheurs importuns. Voilà. J’étais prêt ! Ne restait plus qu’à trouver un jockey et me faire engager par un entraineur qui saurait voir tout mon potentiel. Vous vous en doutez, rien n’aurait pu arriver sans la chance ou le destin, ce moment incroyable et inespéré : le passage d’un professionnel des courses hippiques le long de mon champ.
Sa voiture cala ! Il sortit et mit le nez dans son moteur. Moi, au début, je ‘navais rien remarqué. C’est mon voisin cheval qui vient me dire : c’est un jockey ! C’est un jockey ! Comment pouvait-il savoir ça ? Peut-être à sa casquette… Qu’importe ! Je partis à toute vitesse pour lui montrer comme j’étais le plus rapide !